Avec 750 000 adhérents, 2 850 associations et 95 unions départementales, la Fédération française pour le don de sang bénévole est le partenaire historique de l’EFS. Un partenaire qui se bat au quotidien, depuis plus de 70 ans, pour promouvoir le don de sang et défendre son modèle éthique, participer au recrutement des donneurs sur le terrain et collaborer à la sécurité transfusionnelle.
Des missions que ses bénévoles prennent très à cœur, aux côtés des équipes de collecte. Jacques Allegra, son président nouvellement élu, nous explique en quoi cette complémentarité est aujourd’hui plus indispensable que jamais.
Depuis mai 2022, vous êtes à la tête de la FFDSB. Pourriez-vous nous en rappeler les contours et les missions, en quelques mots ?
JA : Reconnue d’utilité publique depuis 1958 et placée sous le haut patronage du président de la République, notre fédération est le seul organisme de France à représenter tous les donneurs de sang
auprès des pouvoirs publics. Aux côtés de l’EFS, nos missions sont au nombre de cinq. Unir les 2 850 associations de donneurs de sang au sein d’une entité nationale. Promouvoir le don de sang bénévole et son modèle éthique, en partenariat avec l’EFS et les autres organismes institutionnels. Collaborer
à la sécurité transfusionnelle sur l’ensemble de la chaine. Participer au recrutement de donneurs et les fidéliser, mais aussi rassembler des bénévoles et les former. Et enfin, représenter officiellement les
donneurs et défendre leurs intérêts.
En quoi vos bénévoles sont-ils complémentaires des équipes de collecte de l’EFS ?
La grande force du bénévole c’est d’être quelqu’un du cru, quelqu’un qui connait parfaitement l’environnement de la collecte : sa population, ses élus et sa géographie. Cette connaissance est un atout de taille pour aider à promouvoir le don et organiser les collectes. Il connait les lieux de passage
où poser les banderoles et panneaux ou flyers. Il peut servir de relais pour trouver des salles. Mais surtout il connait les habitants et il leur ressemble. C’est ce qui lui permet de relayer et amplifier
les grands messages de l’Établissement, en face à face. Et on sait à quel point cette dimension relationnelle est importante pour faire venir les donneurs et les accompagner, notamment lors de leur
premier don. Dans ce « corps à corps » pour aller chercher les bons candidats, le bénévole est un fantassin de la collecte.
Enfin, c’est lui aussi qui participe à entretenir le lien et la convivialité autour du don de sang, lors de la collation par exemple, mais aussi en organisant des kermesses ou en participant à des forums. Sans oublier qu’il est aussi une source de remontées précieuse pour les équipes de collecte, grâce aux échanges qu’il a avec les donneurs.
Pourquoi, selon vous, ces bénévoles sont-ils aujourd’hui plus indispensables que jamais et quels sont les enjeux qui les attendent ?
Dans un contexte en pleine mutation, avec la digitalisation et la collecte sur rendez-vous,
mais aussi la pénurie de ressources dans la santé et une mobilisation des donneurs de plus en plus difficile, nous voulons travailler avec l’EFS à une collecte 2.0.
Les donneurs recherchent aujourd’hui une vraie expérience, ils attendent davantage d’explication et ils ne donnent plus « en famille », comme avant. Nous devons travailler avec l’EFS à réenchanter cette
expérience. Avec de nouvelles synergies et une plus grande agilité. C’est ce que détaille la Charte partenaires que nous avons signée avec l’EFS au congrès d’Albi, en mai dernier.
Notre deuxième grand défi est le plasma : sa collecte et la défense de son modèle éthique, seul capable d’assurer son développement, si on s’en donne les moyens. Il va falloir qu’on trouve comment
nous regrouper ensemble au niveau des cœurs de ville pour remplir le plus possible les maisons du don. Et puis aussi pour sensibiliser les élus.