Dominique Legrand

Entretien avec la nouvelle médiatrice, le Dr Dominique Legrand

Après une longue carrière à l'EFS, le Dr Dominique Legrand a été nommée médiatrice de la transfusion sanguine depuis le 1er janvier 2025. Elle nous livre son regard sur cette fonction peu connue dans notre établissement.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis d'abord médecin. Je travaille à l'EFS depuis 1985. Durant mon parcours, j'ai occupé plusieurs postes avec des missions et responsabilités différentes. J'ai commencé à travailler en m'occupant des donneurs à Marseille (EFS PACA-Corse aujourd'hui) et ensuite j'ai intégré les services délivrance puis préparation.

Ces différentes expériences m'ont pe​rmis de devenir la directrice adjointe de l'EFS PACA-Corse jusqu'en 2010, année où j'ai été nommée directrice médicale nationale au siège. 2 ans plus tard, j'ai accédé au poste de directrice de l'EFS Rhône-Alpes (devenu ensuite l'EFS Auvergne Rhône-Alpes).

Aujourd'hui je suis à la retraite depuis 1 an et demi. J'ai deux missions à temps partiel pour l'EFS : conseillère du président dans le cadre de la modernisation de notre établissement et depuis janvier 2025, je suis la nouvelle médiatrice de l'EFS.

Comment appréhendez-vous votre mission quelques temps après votre prise de poste ?

Avec sérénité ! Compte tenu de mon parcours à l'EFS avec le large spectre de mes missions et en connaissant tous les arcanes de la transfusion, lorsqu'on m'a présenté la fonction de médiateur, je me suis dit que cela me permettrait de répondre à beaucoup de questions. De plus, je pense être quelqu'un de bienveillant,​ ce qui est très utile pour ce type de missions. Par ailleurs, Azzedine Assal, mon prédécesseur, m'a transmis l'historique des dossiers. Donc tous ces éléments me permettent en effet d'appréhender sereinement ma prise de fonction.

 

Qui fait appel à la médiation ?

Majoritairement ce sont des donneurs. On retrouve deux cas de figures : ceux qui n'ont pas pu donner et ceux qui s'estiment mal reçus. Ils font donc appel au médiateur pour avoir des réponses.

Quel regard portez-vous sur les questions soulevées par ceux qui font appel à la médiation ?

Les personnes s'adressent à moi par mail. Je fais systématiquement un point avec l'établissement de transfusion qui les a reçues quand il s'agit d'un donneur, afin d'avoir le point de vue des deux parties. Grâce à cette écoute bipartite, je peux donner une réponse adaptée au donneur. Ce sont souvent des vécus qui génèrent une frustration, une incompréhension. Dans ces situations, avec l'établissement de proximité nous avons un rôle pédagogique pour donner toutes les explications utiles. L'objectif est de permettre un dialogue entre l'établissement et le donneur afin d'apaiser les esprits.

Comment préparez-vous une médiation ?

Pour l'instant, je n'ai pas eu à contacter en direct les personnes. Cela s'est fait uniquement par mail. L'établissement d'origine, dans certains cas, a pu avoir un échange téléphonique avec la personne concernée. Avant toute chose, pour garantir un échange de qualité, le maître mot c'est la bienveillance. Avec cet état d'esprit, on part sur de bonnes bases pour instaurer un échange constructif. Donc à part le recueil d'informations, il n'y a pas de préparation particulière.

Comment s'assurer d'une impartialité ?

Les questions posées sont toujours en rapport avec « le métier ». Ma connaissance du métier me permet de me mettre à la place du donneur ou de l'équipe et d'apporter, sinon la bonne, en tout cas la meilleure des réponses. Avec un donneur mécontent, c'est parfois difficile de lui faire comprendre les enjeux. Je fais donc au mieux pour être pédagogue.