Catherine Strassel, Directrice de recherche à Strasbourg, EFS Grand Est

Catherine Strassel

Catherine Strassel a rejoint l’EFS il y a 21 ans. Depuis elle ne l’a plus quitté. Catherine Strassel est une scientifique passionnée de biologie et du fonctionnement du corps humain. Est-ce par atavisme familial ? Avec un père professeur de SVT, qui lui a fait vivre sa première émotion scientifique face à l’éclosion en laboratoire de poussins, rien n’est plus sûr ! Etonnamment, c’est sa passion pour le violon qui lui permet de décrocher un stage à l’EFS, sa recruteuse étant elle-même violoniste.

Entrée à l’EFS pour son stage de DEA (aujourd’hui Master 2) de biologie moléculaire et cellulaire, elle y a fait sa thèse, son post-doctorat, devient chargée de recherche, puis à la faveur d’une habilitation à diriger les recherches (HDR) obtenue en 2017, évolue comme Directrice de recherche. Ce rôle lui permet de s’entourer de sa propre équipe de recherche et de superviser la thèse d’étudiants. Son objet de recherche ? La production de plaquettes de culture ! D’abord en charge de projets centrés sur la physiologie plaquettaire, elle s’est peu à peu intéressée aux mécanismes qui soutiennent la biogénèse des plaquettes.

Elle a développé des modèles d’étude in vitro de ces mécanismes d’abord chez la souris puis chez l’homme et s’est ensuite impliquée dans la production de plaquettes produites à partir de progéniteurs hématopoïétiques humains.

Ces plaquettes de culture ont une visée transfusionnelle, non pas pour suppléer aux dons de plaquettes, irremplaçables, mais pour répondre à des impasses transfusionnelles. Par exemple lorsqu’un patient a été multi-transfusé et que, sensibilisé, son système immunitaire détruit les plaquettes lors d’une nouvelle transfusion, il faut alors agir en urgence et transfuser des plaquettes immunocompatibles.

Cela nécessite des recherches dans les fichiers patients, voir une convocation d’un donneur compatible connu. C’est dans ce cadre, précise-t-elle que « les plaquettes de culture pourraient avoir un destin ». Car le rôle d’un chercheur explique Catherine, est d’anticiper l’avenir. Son projet, actuellement au stade de la preuve de concept, s’inscrit dans le long terme.

Son souhait ? Faire progresser l’image de la recherche et démontrer son apport essentiel à la santé publique en faisant progresser les connaissances. « La science, c’est beau », conclut-elle.