22/12/2023
Unité mixte de recherche de Besançon

Le don du sang oui, mais pas que ! L’EFS est un acteur historique de la bioproduction et a mis son savoir-faire au profit d’Augmentreg, un projet d’amélioration des cellules Treg coordonné par l’AP-HP qui a reçu, fin novembre, l’approbation de l’ANR dans le cadre de France 2030.

Trois questions à Clémentine Gamonet, ingénieure de recherche à l’EFS Bourgogne Franche-Comté, dans l’unité mixte de recherche de Besançon, et pilote de l’intégrateur industriel PIBT[1] qui développera ce projet.

Présent sur toute la chaîne du soin, l’EFS est notamment un acteur historique de la bioproduction – production de médicaments dont le principe actif est d’origine biologique – les produits sanguins étant les premiers biomédicaments utilisés pour le traitement des patients. Un savoir-faire que notre établissement a mis au profit d’Augmentreg, un projet d’amélioration des cellules Treg, coordonné par l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris qui a reçu, fin novembre, l’approbation de l’Agence Nationale de la Recherche dans le cadre de France 2030. 

Photo Clémentine GamonetTrois questions à Clémentine Gamonet, ingénieure de recherche à l’EFS Bourgogne Franche-Comté, dans l’unité mixte de recherche de Besançon, et pilote de l’intégrateur industriel PIBT[1] qui développera ce projet.

  • En quoi consiste le projet Augmentreg ?

Clémentine Gamonet : « C’est un projet porté par le Pr Makoto Miyara, du département d’immunologie de l’hôpital Pitié-Salpêtrière AP-HP, en partenariat avec de nombreux acteurs académiques et industriels et donc l’EFS[2]. Il a pour objectif de développer un biomédicament innovant visant à améliorer les transplantations d’organes solides (foie, rein, etc.) pour limiter les rejets. 

Initié dans le cadre du 6e appel à projets “Recherche Hospitalo-Universitaire en santé” de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), ce projet ambitieux consiste à utiliser les lymphocytes T régulateurs (Treg) pour faire en sorte qu’ils empêchent le système immunitaire de rejeter l’organe transplanté. Le cœur du projet est donc de prendre les Treg du patient et de les “augmenter”, d’où le nom “Augmentreg“. »

  • En quoi ce projet est-il ambitieux et novateur ?

CG : « L’innovation et le challenge de ce projet résident dans le fait de modifier génétiquement les cellules pour qu’elles soient les plus efficaces possible dans leur rôle de régulateurs du système immunitaire et ainsi, protéger le greffon. 

Le fait que ce projet ait été retenu par l’ANR est en soi une vraie reconnaissance de son caractère ambitieux et novateur. En effet, il a été choisi parmi 62 propositions recevables, a obtenu la qualification A (sur une échelle de A à E) et sera financé à hauteur de près de 10 millions d’euros pendant les 5 ans du projet. 

La clé de la réussite a été de réunir les meilleurs experts, dont l’EFS, qui ont su associer leurs forces pour délivrer un dossier de qualité. »

  • Quel est le rôle de l’EFS au sein du consortium ?

CG : « Parmi les différents acteurs du consortium, chacun va intervenir sur une phase en lien avec son domaine d’expertise. En amont du projet début 2024, les premiers spécialistes vont reprogrammer les Treg, les suivants vont les cultiver et les mettre dans des bonnes conditions de multiplication en vue, in fine, d’un essai clinique géré par les derniers experts. 

A l’EFS Bourgogne Franche-Comté, nous interviendrons lors de la deuxième année du projet – après les phases “reprogrammation“ et “culture“ que nous suivrons de près – pour mettre en application l’ensemble du procédé : récupérer les bons Treg, les modifier, les multiplier, mettre en place tous les contrôles qualité nécessaires, tout cela en répondant aux normes pharmaceutiques, pour pouvoir finalement fabriquer le biomédicament. Pendant trois ans, notre travail aura alors pour but de montrer aux agences réglementaires que le procédé de fabrication est conforme et sécuritaire pour le patient, dans une optique d’injection à des patients lors phase d’essai clinique. 

Nous avons donc un rôle pivot puisque nous devons récupérer et agglomérer les informations de différents partenaires pour que le projet fonctionne, en étant présents du début à la fin, jusqu’à la production réelle du biomédicament. »

 

[1] Pole d’Innovation en Biothérapie et Bioproduction

[2] Les partenaires du projet sont : Le centre d'immunologie et des maladies infectieuses - UMRS1135 Sorbonne U - INSERM ; Le service d’hépato-gastroentérologie, Unité médicale de transplantation hépatique APHP Sorbonne Université Pitié-Salpêtrière , L’UMR 7196 - U1154 - Museum d'histoire naturelle ; L’UMR 5284 - U1314 - Mechanisms in Integrated Life Science - Université de Lyon ; L’unité de recherche clinique APHP Sorbonne Université Pitié-Salpêtrière ; L’APHP AGEPS ; L’APHP URC Eco – AP-HP Hôpitaux Universitaires Paris Centre ; L’EFS (PIBT de Besançon et plateforme pharmaceutique de Besançon) ; La société Ariana pharmaceuticals et la société Asfalia Biologics.